Les réserves de pétrole s’épuisent, la consommation augmente de façon vertigineuse, le prix du baril flambe … Les accords de Kyoto contraignent les nations industrielles à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. L’avènement des biocarburants semble inéluctable.
Le Brésil ouvre la voie d’un monde libéré du « diktat » de l’or noir : 40% de sa consommation de carburant sortent désormais de ses champs de canne. Petrobras, la compagnie pétrolière brésilienne, construit un « alcool-duc » capable de ravitailler toute l’Amérique du Sud. Les Etats-Unis bâtissent à leur tour des usines à la chaîne. Georges Soros, Bill Gates, les banques investissent massivement dans le secteur. Soucieuse de son indépendance énergétique, l’Europe est entrée dans la course… La France met les bouchées doubles et ses agriculteurs se voient volontiers confier le rôle « d’énergie-culteurs »
Des voitures consommant de l’huile de tournesol, de l’alcool de betterave ou de canne à sucre, des tracteurs, des camions roulant au colza, des usines chauffées grâce aux déchets de blé… il n’est désormais plus interdit de rêver.
La fièvre actuelle de l’or vert devrait tout de même se heurter à de véritables limites. Il n’y aura jamais assez de terre pour cultiver l’énergie nécessaire à faire rouler tous les moteurs du monde, surtout si l’on comprend que demain, Indiens et Chinois auront les mêmes désirs qu’Européens ou Américains. L’eau est un autre obstacle majeur, et les hommes se battent déjà pour elle à deux pas des champs de pétrole.
Le premier mérite des biocarburants est de desserrer l’étau pétrolier, le second est de souligner les limites infranchissables – en l’état actuel de nos connaissances- auxquelles se heurte un mode de consommation devenu planétaire.