Entre la Corse et le Pays Basque, l’itinéraire d’un agriculteur corse chassé de ses terres. En quarante ans, nous sommes passés de la revendication « Vivre et travailler au pays », à l’exil. Vivre ailleurs ou mourir au pays… Ce fut le choix cornélien de Jean-Michel Seni. C’est un homme broyé, qui a dû se résigner à quitter la terre qui l’a vu naître pour reprendre le fil de sa vie ailleurs puisqu’il ne lui était plus possible de travailler sur celle de ses ancêtres.
J’ai rencontré un homme profondément attaché à la terre et à la culture corses, porteur de valeurs en voie de disparition et convaincu que la perte de son exploitation est le résultat d’une politique où l’agriculture tend à devenir un simple outil de valorisation touristique. Son histoire concentre la problématique de l’indivision, des terres sans titres de propriété, de la transmission du patrimoine agricole, de la spéculation dans les microrégions avec vue sur mer où les terrains valent de l’or et de la mauvaise adaptation des politiques agricoles locales.