EDMOND SIMEONI, l’esprit militant

Août 1975 : le docteur Edmond Simeoni, leader de l’ARC (Azzione per a Rinascita di a Corsica / Action pour la Renaissance de la Corse), accompagné de sept militants armés de fusils de chasse, décide d’investir la cave viticole d’un rapatrié d’Algérie installé dans le village d’Aleria, afin de dénoncer le scandale des vins trafiqués. Conçue comme un coup médiatique pour sensibiliser l’opinion française à la cause autonomiste corse, l’action dégénère : deux gendarmes sont tués, un militant autonomiste est grièvement blessé.

Mars 2014, Gilles Simeoni, fils d’Edmond, créé l’évènement en devenant le premier maire nationaliste de Bastia. Le chef-lieu de la Haute-Corse, est en effet, depuis un demi-siècle, le bastion familial de la famille Zuccarelli, membres du Parti Radical de Gauche, et fermement opposés aux idées nationalistes.

Entre ces deux dates clés s’écoulent 40 années d’histoire de la Corse dont Edmond Simeoni demeure l’une des figures emblématiques et l’un des acteurs les plus marquants. Des évènements d’Aleria, à son mea culpa de 1987 ; de la période romantique des premières grand-messes autonomistes aux années sombres de la fin du vingtième siècle ; des succès électoraux lors de la toute première Assemblée de Corse en 1982, à la vulgarisation des idées nationalistes au sein de la société des années 2000. Edmond Simeoni est toujours sur la brèche.

Aujourd’hui, à bientôt 80 printemps, « l’homme d’Aleria » a quitté Bastia pour s’installer à Ajaccio, capitale administrative de la Corse. Mais bien que n’exerçant plus aucun mandat électif depuis plusieurs années, cet homme de conviction qui, dans les années 60, avait une destinée de notable toute tracée et dont la vie a basculé un beau jour d’août 1975, n’est pas venu couler une retraite paisible dans la cité impériale: Président de l’association « Corsica-Diaspora », membre de la coordination de lutte contre l’exclusion, militant de l’association pour la non-violence, Edmond Simeoni est plus que jamais fidèle à sa réputation d’homme libre.

Libre de tancer Paris en croyant dur comme fer au statut d’autonomie, mais également libre de dénoncer les travers de ses compatriotes. Par le biais de nombreuses images d’archives notamment issues de journaux télévisés et d’interviews actuelles retraçant les moments forts de sa vie politique, le film reviendra sur le parcours hors norme de celui que, par respect, admiration ou amitié, tout le monde en Corse nomme Edmond. Qui est vraiment Edmond Simeoni ? Qu’est-ce qui, durant ces 5o années de militantisme, l’a fait avancer?

Quelle empreinte a-t-il laissé à la Corse ? Pour la première fois, celui qui est considéré comme « le père du nationalisme corse moderne » accepte que l’on réalise un documentaire dont il est le sujet principal. Un film qui revisitant le passé et ouvrant sur l’avenir pourrait constituer, un apport déterminant à la compréhension de la question corse contemporaine.

AUTEUR-REALISATEUR : PIERRE ANTOINE BERETTI
IMAGE ET SON : EMMANUEL CARDI, ANTONY FAYADA, PATRICK RETHYMNIS-TORRE
MONTAGE : BARBARA CHIARAZZO
MONTAGE SON : LUCIE LAHOUTE
MIXAGE  : SIMON LEBEL
MUSIQUE ORIGINALE : PIERRE GAMBINI
DIRECTEURS DE PRODUCTION : JEAN-JACQUES TORRE, ANTOINE GANNAC
ASSISTANTE DE PRODUCTION : MAEVA GANNAC
DIRECTRICE DE PRODUCTION: CAROLINE RICHTER-BONINI
COPRODUCTION MECANOS PRODUCTIONS, INTERVISTA PROD, FRANCE 3 CORSE VIASTELLA, LCM
AVEC L’AIDE DU CENTRE NATIONAL DU CINEMA ET DE L’IMAGE ANIMEE,
DE LA PROCIREP, DE L’ANGOA,
ET LE SOUTIEN DE LA COLLECTIVITE TERRITORIALE DE CORSE
DOCUMENTAIRE PRÉSENTÉ AU FESTIVAL SORRU IN MUSICA