Jean Charles aime l’odeur de la résine qui chauffe sous la lame, l’éclat de l’écorce qui vole, le froid des brumes hivernales, il est viscéralement attaché à à sa région, sa vallée, ses pentes escarpées et se bat depuis des années pour y rester… grâce à cette forêt qu’il travaille au corps. Amoureusement, comme tout bûcheron qui se respecte. Pas question pour lui, d’employer les grands moyens pour extraire les arbres géants méticuleusement choisi avant de passer à la tronçonneuse… avec d’autres passionnés, enfants du pays qui ont fait eux aussi le pari de rester, il a inventé un ballon géant qui permet de sortir les troncs avec le minimum d’efforts humains et pratiquement aucun dégâts au sol…
Jean Charles voudrait démontrer que le paradoxe forestier français est absurde, mais surmontable. Pourquoi donc aller dans les pays du nord de l’Europe pour se fournir en matériau de construction, alors que la forêt gagne partout dans l’hexagone sur les friches agricoles ?
L’histoire – humble mais à succès- que raconte ce documentaire incite à la réflexion. Il y a en France – et plus encore dans ses régions de montagne- un gisement considérable d’emploi qui ne demande qu’à être exploité. Et il y a des humains qui s’appuient sur une longue tradition pour démontrer que la forêt a besoin qu’on l’entretienne pour gagner en force, en vigueur… en beauté.
Tout le monde a quelque chose à gagner dans cette affaire… A commencer par les promeneurs, les flâneurs, les rêveurs… à condition bien sûr qu’ils ne prennent pas les bûcherons pour des « massacreurs à la tronçonneuse », mais bien plutôt comme des artisans indispensables à nos paysages…