Le succès électoral des partisans du Brexit a pris de court l’immense majorité des dirigeants européens. Étrange cécité des élites. Il leur suffisait de sillonner les campagnes ou d’aller se perdre dans les banlieues pour entendre gronder la colère contre cette Europe qui est accusée de fragiliser au lieu de protéger.
C’est ce que crient Vicky et René, Obélix, le Mousse, pêcheurs, chasseurs, ostréiculteurs, artisans et paysans du Médoc, dans la région Aquitaine. Tous enfants de la Gironde, et souvent enfants d’immigrés, tous soucieux de conserver la liberté de jouir et d’exploiter une nature généreuse qui a fait de leurs parents des gens heureux.
Pourquoi sont-ils aujourd’hui en colère au point de s’abstenir à plus de 50% lors des élections récentes ou pour certains d’opter pour le Front National, dont en réalité ils se fichent éperdument ? A cause du chômage des jeunes et de la pauvreté des anciens ? En partie certes, mais là n’est pas l’essentiel.
L’angoisse majeure qu’ils affichent, c’est Bruxelles. Bruxelles, son ultra-libéralisme et cette volonté d’une administration lointaine de gérer en détail leur manière de travailler la terre, d’exploiter la rivière et la forêt, de choisir jusqu’à la peinture des bateaux ou la taille des troupeaux… Et face à cette intrusion quotidienne dans leur modes de vie, la majorité des habitants de la région ont la sensation de ne JAMAIS avoir le droit à la parole ou de parler dans le vide.
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