Ils ont entre huit et douze ans, ont accepté d’abandonner parents, amis, foyer, quartier pour partir à l’aventure dans les steppes mongoles. Là-bas, ils ont vécu sous la yourte au milieu des troupeaux de chèvres et de moutons, ont assumé la corvée d’eau, celle de bois. Ils ont monté des chevaux libres et rebelles, couru après la marmotte avant de la faire passer à la marmite. Ils ont vécu Autrement, tout simplement. Un peu comme leurs arrière grands-parents des plateaux ardéchois, ou des montagnes proches de Grenoble.
Leur guide, Christiane, une professeur de Lyon, « baroudeuse » devant l’éternel reste volontairement en retrait. Elle est juste là pour veiller à la sécurité, le petit rhume, le gros chagrin, et puis pour mesurer à quel point des enfants de cet âge sont capables d’accepter la « différence », de l’intégrer dans leur regard sur le monde.
Pourquoi le cacher, certains ont eu de la nostalgie, à en pleurer parfois dans l’obscurité de la nuit, mais pas un n’a regretté cette échappée belle qui les a conduit jusque dans le désert de Gobi. Une parenthèse enchantée dans leur vie d’enfants gâtés mais tellement encadrés…
Qu’est-ce qui semble les avoir le plus marqué ? La liberté des enfants mongols et le respect qu’ils ont pour les adultes, leur mère en particulier.
A méditer sérieusement, l’air du temps qui souffle sur les steppes.