TOURISME UN MAL NÉCESSAIRE

Dans les années folles, Ajaccio était une station hivernale de choix pour riches touristes anglais en mal de tropisme. Alternative ensoleillée et bienfaisante aux rigueurs de la Tamise, la douceur du climat sur les bords de la Méditerranée, incita très tôt Sirs et Ladys à goûter au farniente dans de jolis cottages construits dans le Quartier des étrangers sur lequel –comble de l’ironie !- veille depuis son piédestal, une monumentale statue de Napoléon, l’enfant du pays.

Dans le paysage d’abord, car à quelques exceptions près, les établissements construits à la hâte pour amasser le plus d’argent le plus rapidement possible, ne sont pas des modèles de réussite architecturale et d’intégration aux paysages. Dans les mentalités aussi car les corses n’ont jamais été en paix avec ces touristes qui leur apportent certes de la richesse économique, mais à quel prix !

L’arrivée des années deux mille trace de nouvelles pistes… Face à ce tourisme prédateur, vécu comme un « mal nécessaire », une autre génération d’entrepreneurs propose des alternatives. Marie-Pierre Gaddoni, Fabrice Fenouillère, Paul Canarelli et Marie Ceccaldi ont compris que l’île de beauté a justement autre chose à offrir que des plages dédiées à la bronzette idiote. A la quantité, ils préfèrent la qualité de clientèles ciblées qui recherchent la nature, la qualité des rapports humains, veulent partager la culture, faire revivre le patrimoine bâti des villages de l’intérieur. C’est une Corse différente qui reprend goût au tourisme.

AUTEUR -RÉALISATEUR : ANTOINE GANNAC